DONNER DU SENS A LA CONSOMMATION
Chaque acte se détermine et se comprend aussi par sa fin. En islam, les œuvres devraient toujours avoir pour vocation de préserver l’une des grandes finalités de la shari’a (la voie islamique), que nous avons abordé au début de cet ouvrage.
Ainsi, au-delà de la règle stricto-sensu, il est important de s’interroger sur nos pratiques et nos modes de consommation : sont-ils fidèles aux enseignements du Prophète (SWS) ? Lui qui affirma, lorsqu’on l’interrogea sur les œuvres qui permettent de gagner l’amour de Dieu : « Détache-toi de ce monde et Dieu t’aimera, et détache-toi de ce qu’il y a entre les mains des gens, ils t’aimeront. » [Ibn Maja]
Ce monde est si attrayant que malgré les avertissements du prophète (SWS) nous en voulons toujours plus. En effet, il (*) disait « Si l'être humain avait une vallée pleine d'or, il en voudrait absolument une deuxième… » [Bukhari]
La tentation des biens de ce monde nous ronge et nous domine parfois, mais le propre du croyant est justement de ne pas tomber dans l’insouciance et de se souvenir, pour mieux revenir vers Dieu. Mais se souvenir, c’est surtout se souvenir que « la richesse ne dépend pas de la quantité de biens, la richesse est que l'âme se suffise (de ce qu'elle a) » [Muslim] et ce combat est difficile dans une société qui nous pousse à consommer toujours plus vite, avec plus d’innovation et le moins chère possible. Ce sont en fait deux conceptions de la vie qui s’opposent, l’une prônant la satisfaction des passions et l’autre l’appel aux consciences. Cet appel nous interpelle forcément quant aux répercussions des logiques industrielles sur l’environnement, sur la santé, sur les animaux que l’on abat, sur notre foi in fine.