UNE DÉCISION HYPOCRITE
Dans ce débat sur l’abattage rituel, il faut être très clair.
Cette question est l’arbre, le tout petit arbre, qui cache la forêt de la souffrance animale dont nous sommes malheureusement nombreux et nombreuses, y compris manifestement dans les enceintes parlementaires, à nous accommoder parfaitement bien.
Ce système d’abattage industriel, soumis comme toute industrie aux principes de la rentabilité financière et de l’efficacité technique, omet totalement ce qu’on appelle communément “le bien-être animal”.
Cet abattage industriel aux cadences effrénées ne considèrent pas les exigences minimales de respect de la voie la moins attentatoire au bien-être animal. C’est un monde dont nous semblons parfaitement bien nous accommoder !
Et ce sont des questions sans doute légitimes, mais beaucoup plus périphérique, comme celle de l’abattage rituel, qui concentre notre attention.
Nous allons jusqu’à adopter des normes législatives pour interdire une pratique particulière,alors que c’est encore une fois, sans aucune commune mesure, avec la montagne d’autres pratiques industrielles, qui elles, continuent à pouvoir s’appliquer sans que qui que ce soit, dans les enceintes parlementaire nationales ou européenne, n’y trouve rien à redire !
C’est un élément qui permet de mettre en évidence, que non seulement, une interdiction générale de l’abattage rituel pose question au regard des principes de liberté religieuse et de non-discrimination, mais qu’elle est aussi une décision hypocrite qui nous détourne des questions de fond que posent l’élevage et l’abattage industriels.
Comment ne pas arriver à la conclusion qu’au delà du souci légitime du bien-être animal, ce sont d’abord les communautés musulmane et juive qui sont visées par une interdiction de ce type.
Comment ne pas relever tout l’aspect stigmatisant et ostracisant d’une interdiction qui, par ailleurs, laissent à l’écart de ce type d’initiatives législatives des pratiques à l’échelle industrielle bien plus condamnables.